Élément essentiel de la nourriture humaine, l’œuf est aussi souvent pointé du doigt. Sa composition et sa richesse en lipides est souvent invoquée. Sans oublier, les scandales sanitaires parlant d’œufs contaminés qui occupent les journaux régulièrement. De plus en plus de consommateurs veulent donc, des œufs de qualité pondus par des poules élevés en liberté ou en plein air. Au-delà de la classification des œufs comment décoder toutes les informations indiquées sur les étiquettes et faire les bons choix

Nous consommons en moyenne 220 œufs chaque année, alors autant être sûrs de ce que l’on achète !
Que contiennent les œufs ?
L’œuf souffre d’une double réputation. Une bonne réputation d’abord avec la richesse en protéines de son blanc (albumine, acides aminés indispensables), contenant également de la vitamine D, A, B2 et B6. Une mauvaise réputation ensuite, à cause de la teneur en lipides de son jaune peu recommandé en cas d’excès de cholestérol. La coloration de la coquille n’a d’ailleurs aucun rapport avec la qualité ou la valeur nutritionnelle de l’œuf.
La cuisson de l’œuf peut fortement augmenter la quantité de la valeur des lipides. Un œuf cuit à la poêle en omelette ou au plat nécessite souvent l’ajout de matière grasse alors qu’un œuf dur sera moins gras.
Scandales dans les élevages et œufs contaminés
Pour obtenir un œuf de qualité, il faut une poule élevée dans de bonnes conditions. Cela semble évident, pourtant des images d’élevages surchargés, de poules malades en cage, … ont été mise en ligne ces dernières années, notamment par l’Association L214. Je vais vous épargner les images filmées par certaines associations sur les conditions d’élevage de ces poules ou les photos tout aussi insoutenables (mais vous pouvez aller voir un exemple ici).
Durant l’été 2017, le scandale des œufs contaminés au fipronil un insecticide utilisé entre autres contre les puces, les tiques ou les poux a lui aussi débuté dans le poulailler. La contamination de dizaines de millions d’œufs provient d’un désinfectant utilisé pour nettoyer les poulaillers qui contenait des substances illicites interdites par l’Union européenne dans le traitement du bétail ou des animaux produisant des denrées alimentaires.
Certaines poules sont élevées dans des conditions effroyables mais leurs œufs sont vendus à prix d’or. Il est donc intéressant de bien connaître, la classification des œufs.
Déchiffrer la classification des œufs
Sur la coquille de chaque œuf, doit apparaître la classification des œufs. Il s’agit d’un chiffre devant les lettres FR (qui indique le pays d’origine FR pour la France). Le chiffre peut aller de 0 à 3 selon les conditions d’élevage des poules. Et pour une fois, vous allez voir, 0 c’est beaucoup mieux que 3 !!
La classification 3 : Poules en cage
Plus de la moitié des poules en France, vivent enfermées dans des cages. Les poules sont tassées à 16 par m2 soit 1 feuille A4 par poule. Les poules ne peuvent donc pas ouvrir leurs ailes sans se gêner. Elles ne verront jamais la lumière du jour et elles ne sortiront pas.
Le numéro 2 : Poules au sol
Les poules sont enfermées dans des bâtiments fermés, elles ont moins de 2 feuilles A4 pour vivre (9 poules au m2). Elles ne sortent jamais à l’extérieur et ne connaissent pas la lumière du jour.
Le numéro 1 : Poules en plein air
Les poules doivent avoir accès à un espace de plein air. L’espace intérieur reste restreint à 9 poules au m2 mais l’espace extérieur, plus vaste est de 4-5m²/poule. Il permet alors aux pondeuses de mener une vie adaptée aux besoins de leur espèce : gratter le sol pour chercher sa nourriture, se baigner… Les poules peuvent aussi profiter de la lumière du jour, la base non, pour tout être vivant ?!
Le numéro 0 : œufs Bio
Les poules pondant des œufs Bio sont élevées dans les mêmes conditions que les poules de plein air avec quelques différences minimes. Par exemple, l’espace intérieur est de 6 poules au m2 au lieu de 9 et l’espace de plein air doit être accessible pendant au moins un tiers de leur vie. L’alimentation est composée à 95% minimum de matières premières issues de l’agriculture biologique. Les colorants de synthèse visant à modifier la coloration du jaune d’œuf sont proscrits.
Les œufs label Rouge
Les poules sont nourries avec au moins 50% de céréales et disposent chacune de 5m2 au minimum d’espace de plein air. Les aliments d’origine animale sont interdits, sauf les coquilles d’huîtres. La ponte s’effectue dans des nids individuels.
Les œufs Bleu Blanc Cœur
La démarche bleu blanc cœur, garantie que les poules reçoivent une alimentation comportant des sources naturelles d’oméga 3 comme le lin ou la luzerne.
Les œufs fermiers
L’appellation œuf fermier est encadré. L’alimentation des poules et plus précisément la part des céréales utilisée (au moins 60%) doit clairement être indiquée sur l’emballage. Il faut aussi que les poules soient élevées en plein air.
Apprendre à lire les étiquettes
Au-delà de la classification des œufs, d’autres mentions sur l’étiquette peuvent fournir des informations importantes pour faire les bons choix.
La taille des œufs
Le calibre des œufs est déterminé par une lettre :
- S pour les petits œufs de 53gr
- M pour les œufs moyens de 53gr à 63gr
- L pour les gros œufs dont le poids est compris entre 63 et 73gr
- XL pour les très gros œufs dont le poids est supérieur à 73gr
Le mode d’élevage
En tant que consommateur, vous pouvez d’un seul coup d’œil avoir des informations déterminantes sur le mode d’élevage et les conditions de vie de la poule à l’origine des œufs que vous achetez. Les règles de marquage et d’étiquetage pour la vente des œufs sont harmonisées au sein de l’Union européenne. Conformément à la directive 2002/4/CE, sur chaque œuf figure obligatoirement le code producteur : ce code donne des informations sur la provenance des œufs.
Sur l’emballage doit déjà être précisé le mode d’élevage. Ne vous laissez pas abusé par les mentions écrites en gras sur l’emballage, les belles photos de champs avec 3 poules bien grasses qui se promènent dans un pré immense et les photos d’éleveurs de nos villages.
Un cas concret


En voyant la partie 1 de la boîte œufs, on peut imaginer un éleveur consciencieux qui alimente ses poules avec des produits de qualité, qui collecte ses œufs quotidiennement, tout cela dans une exploitation familiale. Finalement rien de tout cela. Pour avoir des informations précises sur le mode de production de ces œufs il faut regarder de plus près les mentions qui apparaissent en tout petit sur l’emballage ou prendre un œuf en main. Commençons par les mentions à lire avec une loupe (voir image partie 2).
Il s’agit de la même boîte d’œufs ! Finalement, il s’agit de poules élevées en cage comme les œufs premiers prix. Ce n’est pas très vendeur une photo ou la mention « poules élevées en cage », alors les éleveurs n’hésitent pas à ajouter des mentions « œufs frais » (manquerait plus qu’ils soient périmés !!), « œuf datés du jour de ponte »… bref des mentions inutiles mais qui font vendre !
Les œufs vendus en vrac ne proviennent pas systématiquement d’élevages alternatifs. Ils sont même souvent code 3. La mention « œufs fermiers » est encadrée par un décret. L’alimentation des poules, notamment la part de céréales utilisées (minimum 60%) doit être indiquée sur l’étiquetage. Les volailles doivent être élevées en plein air.
La date de consommation recommandée
La DCR est fixée à 28 jours après la date de la ponte. Bien que ce ne soit pas obligatoire, cette date est souvent indiquée.
La mention extra ou extra frais peut être utilisée jusqu’à 9 jours après la date de ponte. Pour savoir si un œuf est frais une technique imparable existe. Il suffit de plonger l’œuf dans un récipient d’eau froide. S’il flotte ne le mangez pas. S’il coule, il est frais.
Comment éviter les pièges et les œufs contaminés ?
Les produits à base d’œufs
Lors du scandale, des œufs contaminés au fipronil, en regardant la liste des produits retirés de la vente (à retrouver ici), quelque chose saute aux yeux ! Il s’agit de produits transformés contenant des œufs !

Des œufs sont souvent utilisés pour la production d’autres produits de nos rayons ! Je vous disais plus haut que plus de la moitié des œufs en France sont des œufs en cage, c’est très bien si vous les évitez ! Mais, la plupart de ces œufs ne sont pas vendus tels quels, ils sont utilisés par les industriels pour des préparations vendus sous une autre forme (quenelles, gâteaux, mayonnaise aux oeufs…). Sauf mention contraire sur l’emballage, il s’agit toujours d’œufs de poule élevés en cage.
Le choix des œufs
Si vous aimez acheter vos œufs en vrac, au marché par exemple, soyez attentifs au code présent directement sur l’œuf. Il s’agit malheureusement, parfois, d’œufs élevés en batterie (code 3).
Encore plus fort, les œufs proviennent parfois exactement du même élevage mais sont vendus à des prix bien différents. Un même élevage peut fournir une marque nationale, une marque distributeur et une marque premier prix. Le prix peut alors être multiplié par 2 !! Alors que seul l’emballage sera différent ! En rayon, acceptez de payer plus cher uniquement si le mode de production est meilleur !
Enfin, l’association L214 précise que pour les poules de plein air et bio » le terrain est parfois nu, sans arbres, sans buissons et elles n’en profitent pas pleinement, n’osant pas s’aventurer sur ces terrains mal adaptés. L’accès à l’extérieur n’est pas obligatoire avant que les poules aient 25 à 28 semaines selon les labels. De plus (en bio aussi) les poules sont souvent élevées par milliers : les comportements d’agressions restent fréquents dans ces groupes trop importants pour trop peu d’espace. »
Quelques astuces en plus…
Première chose à faire, ne pas gaspiller les œufs que vous achetez. Utilisez par exemple, les astuces de l’article Liquider les blancs d’œufs.
Vous avez un peu d’espace extérieur et vous aimez manger des œufs de qualité tout en évitant les œufs contaminés ? Pourquoi ne pas recueillir des poules pondeuses et profiter ainsi d’œufs frais fermiers et quasi gratuits ? Pour en savoir plus, sur le site de L214, lisez l’article : Recueillir des poules pondeuses. Enfin, pourquoi ne pas remplacer de temps en temps, les œufs dans certaines de vos recettes ? Pour faire le plein d’inspiration rendez-vous, sur le site VegOresto : Les alternatives aux œufs.
💬 Et vous, êtes-vous attentifs à la classification des œufs ? Mangez-vous beaucoup d’œufs ? Comment les choisissez-vous ?

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