Quand survient la perte d’un proche, on souhaite rarement « chercher des bons plans » pour réduire les prix des opérateurs funéraires. Des choix indispensables doivent être faits et l’émotion de la situation ne permet pas toujours de les faire au mieux des intérêts du défunt et de ses proches. Organiser des obsèques coûte cher, alors pour réduire la facture, mieux vaut anticiper et se renseigner en avance. Découvrez des conseils pratiques pour réduire le coût des obsèques.

J’ai reçu de nombreuses demandes pour aborder ce thème délicat, sur le site. Il est très difficile de parler d’argent à un moment si particulier, que le décès d’un proche. Je remarque ces derniers mois, une recrudescence des ventes de contrats décès ou obsèques à des prix mirobolants, en jouant sur la peur de couples âgés. On prétend que s’ils ne prennent pas les dispositions nécessaires, ils feront peser des coûts importants sur leur famille. J’ai donc jugé bon de partager avec vous les démarches à effectuer et les coûts réels que représentent des funérailles. L’idée est de vous aider à aborder ses questions en avance, pour prendre les meilleures décisions possibles.
Le coût des obsèques
Avec un peu plus de 600 000 personnes qui décèdent chaque année en France, c’est horrible à dire et à écrire, mais la mort ça rapporte. Les opérateurs funéraires profitent d’un marché qui ne connaît pas la crise. Le coût des obsèques a littéralement explosé ces dernières années, à tel point que la cour des comptes l’a dénoncé dans un rapport l’année dernière.
Sur la dernière décennie, le coût des obsèques a augmenté de plus de 35%. Ainsi, plusieurs mesures ont été prises pour rendre le marché plus compétitif. Mais force est de constater qu’elles ont plutôt servi les intérêts des prestataires funéraires plutôt que des familles endeuillées.
Actuellement, que vous résidiez en province ou région parisienne, le coût des obsèques s’élèvent en moyenne entre 3 000€ et 5 000€. Et ce, aussi bien pour une inhumation que pour une crémation.
Tout en organisant des obsèques dignes et respectueuses, vous pouvez toutefois faire baisser la facture.
Quelles sont les démarches à effectuer après un décès ?
Au décès d’un proche, la famille doit faire face à de nombreuses démarches plus ou moins complexes. Certaines formalités sont à réaliser selon un calendrier précis qui n’est pas toujours clair pour les héritiers. Il est aussi particulièrement difficile de se repérer par rapport aux différentes aides disponibles.
Après un décès, il faut obligatoirement faire constater celui-ci par un médecin, seule habilité à pouvoir le faire légalement. Une fois le décès constaté, vous devrez vous rendre à la mairie du lieu de décès pour vous faire délivrer un certificat de décès, ainsi qu’un permis d’inhumation ou de crémation.
Si le décès est survenu à l’hôpital ou une maison de retraite, c’est au personnel de s’en occuper, tout comme de la déclaration en mairie.

Les démarches administratives étant nombreuses, faites des dizaines de photocopies du certificat de décès. Vous en aurez besoin pour les divers organismes et administrations.
Triez et conservez les documents administratifs du défunt. Cela permettra de connaître exactement sa situation sur d’éventuelles dettes ou créances. Informez, la ou les banques du défunt et bloquez ses comptes.
Contactez le Ficoba (fichier national des comptes bancaires et assimilés) pour le ou les connaître. L’organisme liste tous les comptes bancaires ouverts en France : comptes courants, comptes d’épargne, comptes-titres…
Renseignez-vous auprès de l’Agira (Association pour la gestion des informations sur le risque en assurance) pour savoir si vous êtes bénéficiaire ou non d’un contrat en assurance vie ou assurance obsèques.
Enfin, contacter la CPAM, la mutuelle complémentaire, l’organisme de retraite complémentaire, l’employeur et le bailleur du défunt. Vous avez un délai légal de 6 jours pour effectuer toutes les démarches.

Les recours aux services d’un notaire dans le cadre d’une succession, est obligatoire que si un bien immobilier est présent, que la succession est égal ou supérieur à 5 000€, s’il existe un testament ou une donation entre époux. Même s’il s’occupe des formalités, il est important de se renseigner pour connaître les étapes clés du règlement d’un succession pour dialoguer avec ce professionel en toute confiance.
Choisir une société de pompes funèbres
Il est important de bien choisir l’entreprise de pompes funèbres et organiser des funérailles sans rien oublier.
Hors contrat d’assurance obsèques spécifique, vous êtes totalement libre de choisir le prestataire qui vous convient. Aussi bien les mairies, les chambres funéraires ou les établissements de santé (maisons retraites comprises) doivent mettre à disposition une liste des entreprises locales conformes aux réglementations.

Il n’est pas obligatoire de choisir une entreprise de pompes funèbres proche du lieu de décès ou des obsèques. Bon à savoir également, le démarchage aux prestations funéraires est interdit et puni par la loi. Refusez toute entreprise que l’on vous recommande contre votre gré.
Comme toute entreprise, les sociétés de pompes funèbres doivent établir un devis vous présentant par écrit et détaillé point par point chaque prestation : cercueil et accessoires, mise en bière, cérémonie, inhumation ou crémation…C’est une obligation légale. Tout doit être scrupuleusement précisé, du choix de l’essence de bois aux finitions, le personnel présent…etc.
Les rubriques sur les devis ne sont pas toujours homogènes ni en nombre ni dans leur libellé, ce qui rend toute comparaison de prix difficile.
Contactez plusieurs entreprises (4 ou 5 sociétés de pompes funèbres) avant de vous déplacer. Écarter d’emblée celles qui refuserons de vous communiquer leurs prix par téléphone. Vous éviterez perte de temps et toutes mauvaises surprises. Méfiez-vous des comparateurs internet. Certaines entreprises de pompes funèbres sont cachées derrière.

Les questions à poser pour s’assurer de la qualité du service
L’Association française d’information funéraire conseille de poser 3 questions aux entreprises sollicitées :
- Quel est le montant des honoraires et des démarches de la société de pompes funèbres ? Préciser s’il s’agit d’une inhumation ou d’une crémation et le lieu de la cérémonie.
- Quel est le premier prix pour un cercueil ?
- Quel est le coût du corbillard, du chauffeur et des porteurs ainsi que leur nombre et le tarif kilométrique ?
Les prestations obligatoires
Actuellement selon la loi française, seul le cercueil avec quatre poignées, à l’exclusion de ses accessoires intérieurs et extérieurs, la plaque d’identité ainsi que l’opération d’inhumation ou de crémation, avec le cendrier cinéraire ont un caractère obligatoire.
Un cercueil avec poignées et plaque d’identité | Entre 500 et 3000 euros en fonction du bois choisi |
Mise en bière | Entre 50 et 200 euros |
Transport en véhicule agréé | Entre 50 et 500 euros |
Opérations d’inhumation ou de crémation (Frais de crémation avec fourniture d’une urne funéraire, creusement d’une sépulture, ouverte et fermeture d’un caveau déjà existant) | Entre 200 et 800 euros |
Source convention-obseques.info
Les prestations facultatives
Au-delà des prestations obligatoires mentionnées ci-dessus, vous pouvez opter pour les prestations facultatives suivantes.
Convoi funéraire (corbillard, chauffeur et porteurs) | Entre 600 et 1000 euros |
Toilette mortuaire | Entre 50 et 150 euros |
Soins de conservation | Entre 150 et 500 euros |
Funérarium | Entre 100 et 450 euros |
Capitonnage du cercueil et emblème | Entre 60 et 1080 euros |
Présentation du défunt | Entre 100 et 420 euros |
Maître de cérémonie | Entre 100 et 500 euros |
Cérémonie religieuse | Entre 100 et 250 euros |
Insertion d’une notice nécrologique dans la presse locale | Entre 80 et 350 euros |
Formalités et démarches administratives | Entre 50 et 400 euros |
Compositions florales | Entre 30 et 1000 euros |
Source convention-obseques.info
Beaucoup des prestations facultatives sont liées à la présentation du corps pour les proches. Si vous décidez d’exposer le corps du défunt, il faudra prévoir de capitonner l’intérieur du cercueil, mais aussi des soins de conservation et de présentation du défunt. Chaque jour de funérarium vous sera facturé, donc plus cette période entre le décès et l’inhumation est longue, plus la facture sera élevée.
Pour en savoir plus sur les différents soins de conservation existants, consultez ce document précis, fournis par le gouvernement.
C’est à la famille de déterminer ensemble si des proches ressentent le besoin de « voir le défunt » une dernière fois. Bon nombre de familles préfèrent conserver les images des souvenirs joyeux avec la personne, en mémoire.
Enfin, dans certaines régions, la mention dans la presse locale est beaucoup plus coûteuse que l’envoi de faire-part de décès ou le fait de prévenir les proches directement. A vous de voir ce qui est le plus pratique et adapté à votre situation.
Financer le coût des obsèques
Comme dit précédemment, le coût des obsèques varie du simple au double, mais dans tous les cas, il reste onéreux. Pour alléger encore un peu plus la facture, il existe des aides et des compléments de financement.
Le compte du défunt
Avant tout, sachez que vous pouvez demander à prélever directement sur le compte bancaire du défunt ses frais d’obsèques. La limite est de 5 000€, ce qui peut couvrir soit la totalité, soit une part non négligeable de leurs coût.
Si le solde de ces comptes n’est pas suffisant, les héritiers devront participer. Il faudra vérifier l’existence d’éventuels contrats d’assurance souscrits par le défunt de son vivant.
Les frais d’obsèques d’un parent sont déductibles du revenu imposable sous réserve de remplir certaines conditions.
La commune
La commune (art. L.2223-27) est dans l’obligation d’assurer gratuitement les obsèques d’une personne dépourvue de ressource financière. La preuve de l’insolvabilité doit être apportée. Un emplacement est mis à disposition au cimetière communal pour un délai de 5 ans.
La sécurité sociale
Au moment du décès, si le défunt était salarié, l’Assurance maladie peut sous certaines conditions attribuées au conjoint un capital décès d’un montant correspondant aux 3 derniers mois de salaire. Voici ces conditions :
- Exerçait une activité salariée
- Percevait une indemnisation par Pôle emploi
- Était titulaire d’une pension d’invalidité
- Était titulaire d’une rente d’accident du travail ou de maladie professionnelle (AT/MP) correspondant à une incapacité physique permanente d’au moins 66,66%
Si le défunt ne remplissait pas ces conditions depuis moins d’un an, le droit au versement du capital décès est tout de même possible. Selon votre situation vis-à-vis du défunt, vous pouvez être bénéficiaire prioritaire ou non prioritaire du capital décès.
Ce capital décès n’est pas versé automatiquement, faites-en la demande auprès de votre CPAM. Vous avez deux ans pour le faire, mais si vous êtes bénéficiaire prioritaire, ce sera 1 mois seulement à compter du décès pour faire valoir votre droit de priorité.
La mutuelle
Certaines mutuelles prévoient dans leur contrat un capital défini ou un forfait pour prendre en charge en partie ou totalement les frais d’obsèques de leur assuré.
La Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV)
La circulaire n° 2013-3 du 25 janvier 2013 précise les conditions dans lesquelles la caisse peut prendre en charge les frais d’obsèques.
Réduire les frais funéraires, en conclusion
La perte d’un être cher est difficile à vivre. Pour ne pas en plus vous rajouter du stress financier inhérent au coût des obsèques, des précautions sont à prendre. Certaines entreprises de pompes funèbres n’hésiteront pas à vous presser le pas et gonfler leur devis au passage avec des prestations inutiles sous prétexte d’offrir une cérémonie digne et respectueuse. Les administrations et les établissements médicaux doivent vous laisser le temps nécessaire pour organiser les obsèques au mieux de vos moyens et de vos possibilités. Pensez également à des solutions de long terme pour l’entretien de la tombe.
Excellents conseils ! Avec cette article Ultra détaillé est bien expliqué, on a tous les conseils nécessaires ! Merci