Dans la vie quotidienne des Français, le ticket de caisse et de carte bancaire joue un rôle essentiel. Remis à la fin d’un achat, il constitue une preuve qui doit comporter certaines informations telles que les coordonnées du professionnel, la description des produits achetés, ainsi que la date et l’heure de l’achat. Bientôt, le ticket de caisse va disparaître. Voici un guide pratique pour anticiper la fin du ticket de caisse !
Quand le ticket de caisse va disparaître ?
Le 1er août 2023 marquera la fin du ticket de caisse en France. En fait, les professionnels ne seront plus tenus d’imprimer automatiquement ce reçu, mais seulement lorsqu’il sera expressément demandé par le client, quel que soit le montant ou la nature de la transaction.
Il s’agit donc d’un changement qui met fin à la distribution systématique du ticket, mais qui ne signifie pas pour autant sa suppression totale.
Pourquoi supprimer les tickets de caisse ?
La loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire du 10 février 2020 et le code de l’environnement a introduit cette nouvelle règle concernant le ticket de caisse.
Chaque année, en France, ce sont près de 12.5 milliards de tickets de caisse, tickets de carte bancaire et bons d’achat qui sont imprimés, contribuant ainsi à l’utilisation d’une quantité considérable de papier (150 000 tonnes de papier, soit 25 millions d’arbres coupés, et 18 milliards de litres d’eau).
L’objectif de cette mesure va au-delà de la simple réduction de papier. Il vise également à limiter l’exposition de la population aux substances dangereuses pour la santé qui sont présentes sur la majorité des tickets imprimés.
Comment faire pour avoir son ticket de caisse ?
C’est désormais au client de demander son ticket de caisse. Le professionnel n’est même pas obligé de demander au client s’il désire ou non un reçu imprimé.
Par contre, si le client le demande au moment du paiement, le professionnel ne peut pas refuser l’impression d’un ticket même s’il reçoit en parallèle une forme dématérialisée.
Est-il obligatoire de donner un ticket de caisse ?
Il n’est plus obligatoire de donner un ticket de casse à compter du 1er août 2023. Certaines catégories de tickets ne sont pas concernées par cette nouvelle obligation, conformément à l’article D541-371 du code de l’environnement. Voici donc les exceptions.
Tout d’abord, cela concerne les tickets de caisse ou autres documents de facturation remis aux consommateurs lors de l’achat d’appareils sur lesquels doivent figurer des informations importantes telles que l’existence et la durée de la garantie légale de conformité.
De plus, la réglementation prévoit toujours la remise d’un ticket dans certaines situations, par exemple lors de l’achat de produits qui doivent être pesés, de prestations de service d’un montant supérieur à 25 euros, ou encore dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration.
Les tickets émis par des automates, tels que les tickets de péage ou de parking, ainsi que les opérations de paiement par carte bancaire annulées ou non abouties, sont également exemptés de cette nouvelle règle.
Le ticket de caisse devient d’autant plus utile en période de shrinkflation. Pour en savoir plus consultez l’article : Eviter le piège de la Shrinkflation, l’arme secrète des industriels !
Risques de la fin du ticket de caisse pour le consommateur et Mesures à prendre
1. Preuve d’achat plus difficile
Comment faire valoir ses droits sans ticket de caisse ? Une preuve d’achat permet de faire valoir les garanties légales ou de demander un remboursement. Sans ticket de caisse comme preuve d’achat, cette démarche pourrait être plus compliquée pour les clients.
Comme mentionné précédemment les produits faisant l’objet d’une garantie légale de conformité feront toujours l’objet d’une impression automatique d’un ticket de caisse. Cependant, pour une demande de remboursement de vêtement ou le retour d’un produit alimentaire impropre à la consommation suite à un rappel, il sera bien plus complexe de prouver sa date et lieu d’achat.
Solution à envisager : Obtenir au minimum l’envoi d’un ticket de caisse dématérialisé. La réception de la preuve d’achat ne suffit pas, il faut également trouver un système pour stocker et conserver tous ses tickets pour éviter d’être submergé et de ne pas retrouver le bon ticket le moment venu.
Créez dès maintenant un dossier dédié avec un classement facilitant les recherches. Vous pouvez créer un dossier par mois (janvier, février,…), un dossier par catégorie (alimentaire, vêtements, maison,…) ou par enseigne (Leclerc, Castorama, …). En fonction de ce qui vous semble le plus intuitif. Ensuite, à chaque nouveau ticket de caisse reçu, téléchargez et classez immédiatement. Pensez à supprimer ensuite régulièrement les tickets de caisse devenus inutiles. Certaines enseignes permettent de retrouver facilement le ticket de caisse dématérialisé dans le compte client pendant des mois voire des années… c’est une autre solution pour éviter le stockage sur son disque dur à condition d’accepter certaines contre parties. Consultez le point suivant pour en savoir plus.
2. Publicité intrusive
Les associations de consommateurs estiment que cette réforme « ouvre la voie à une dématérialisation à marche forcée du ticket (…) susceptible de faciliter via des techniques marketing la création de base de données par les commerçants et notamment d’entraîner l’essor de publicités intrusives ou non désirées. » Pour vous envoyer un ticket de caisse dématérialisé le commerçant doit souvent obtenir un mail ou un numéro de téléphone. Vous devez donc transmettre des informations personnelles.
Concrètement, si vous avez déjà une carte de fidélité, ça ne changera absolument rien, le commerçant dispose déjà de toutes ces informations et de vos achats pour vous fournir des publicités ciblées. Par contre, même si vous avez déjà la carte de fidélité de votre supermarché préféré, vous n’avez peut-être pas de carte de fidélité chez tous les commerçants du centre-ville que vous ne fréquentez qu’une ou deux fois par an !
Solution à envisager : Si vous voulez passer au 100% dématérialisé, vous pouvez créer un mail dédié pour éviter que des publicités viennent envahir votre boîte mail principale. Vous pourrez ainsi transmettre cet email aux commerçants pour l’envoi des preuves d’achat dématérialisée. Vous pouvez également mettre en place un système mixte. C’est à dire demander encore quelques tickets de caisse de temps en temps dans les commerces que vous fréquentez très peu, pour lesquels vous n’avez pas de carte de fidélité et auxquels vous ne souhaitez pas transmettre vos coordonnées. Si l’utilisation de vos données personnelles vous préoccupe, je vous invite à consulter les informations très complètes de la CNIL.
3. Eviter les erreurs de caisse
Les erreurs de prix sont un problème récurrent pour les chasseurs de bonnes affaires ! Le ticket de caisse est alors le seul moyen de vérifier que le montant correspond à celui annoncé en rayon. D’autant qu’avec les cartes de fidélité et l’utilisation de bons de réductions certaines promotions ne sont visibles qu’à la fin de l’enregistrement des articles. Impossible donc de vérifier le prix pratiqué au moment où l’article est « bipé » et où le prix s’affiche sur le terminal visible pour le client.
Solution à envisager : Avoir une idée très précise du montant total de ses bons de réductions, des promotions et du montant cagnotté sur la carte de fidélité. Avant le paiement, vérifier avec la caissière que le montant affiché correspond bien au montant prévu. On vous l’accorde, c’est plutôt contraignant et cela implique de partir faire les courses avec une comptabilité irréprochable et précise.
4. Risque de fraude
Pour rappel, la nouvelle réglementation n’impose pas seulement la fin du ticket de caisse mais aussi la fin des tickets de carte bancaire. Sur certains terminaux de paiement c’est le commerçant qui tape « manuellement » le montant dû par le client. Sans imaginer une escroquerie volontaire, une erreur est vite arrivée. Le ticket de carte bancaire permettait de vérifier très facilement le montant effectivement payé.
Solution à envisager : Bien prendre l’habitude (si ce n’est pas encore le cas!) de vérifier le montant affiché sur le terminal de paiement avant de tendre sa carte pour un paiement sans contact ou de composer son code.
5. La gestion du budget familial
De plus en plus de familles utilisent les tickets de caisse comme un outil de gestion budgétaire. Les tickets sont accumulés tout au long de la semaine avant d’être comptabilisés dans le budget familial.
Solution à envisager : Noter immédiatement la réalité de chaque dépense effectuée. Peu importe l’outil utilisé, une application, une note sur son téléphone ou un petit carnet papier. Si possible pour faciliter la gestion du budget, reprenez les informations importantes pour votre gestion budgétaire : Nom de l’enseigne – Montant – Moyen de paiement – Catégorie Budgétaire concernée.
Les informations à retenir sur la fin du ticket de caisse
En tant que consommateur je peux toujours choisir :
- de ne pas avoir de ticket de caisse
- de demander l’impression d’un ticket de caisse papier
- de récupérer un ticket de caisse dématérialisé (sms, courrier, compte client,…)
Pour anticiper la fin des tickets de caisse je peux :
- Me renseigner dans les enseignes que je fréquente régulièrement, sur les moyens d’obtenir un ticket de caisse dématérialisé
- Mettre en place un moyen fiable d’organisation et de conservation de mes preuves d’achat
- Créer une boîte mail dédiée si nécessaire
- Vérifier systématiquement le montant affiché sur le terminal de paiement par carte bancaire avant le paiement.
- Noter immédiatement chaque dépense effectuée pour faciliter la gestion du budget familial
💬 Et vous que pensez-vous de la fin du ticket de caisse ? Quelles mesures allez-vous mettre en place pour protéger votre budget ?
