Les maux de l’hiver comme le rhume ou la gastro font de nombreuses « victimes ». Souvent, l’ordonnance en main on court à la pharmacie la plus proche, acheter au plus vite, les médicaments prescrits par notre médecin pour être enfin soulagés. On compare, on cherche à éviter de payer trop cher pour un peu près tout, sauf le prix des médicaments ! Les pharmaciens le savent et n’hésitent pas à nous vendre nos pilules à des prix élevés…dans l’indifférence générale. Il est possible avec quelques astuces simples de réduire le prix des médicaments. Cet article fait partie de notre dossier sur les frais de santé.
Comment connaître le prix des médicaments ?
Visiblement connaître le prix des médicaments est de plus en plus compliqués. Jugez plutôt. Selon Familles Rurales, « 75% des boîtes en vente libres en pharmacie sont dépourvues d’étiquettes, la moitié des médicaments sont sur des présentoirs situés derrière le comptoir des pharmaciens. Impossible alors, pour le consommateur, de savoir ce qu’il paiera avant d’acheter. de surcroît, seuls 39% des pharmaciens délivrent systématiquement un ticket de caisse. »

Pour connaître le prix des médicaments remboursés, vous pouvez utiliser la base de données publique des médicaments disponible dans les ressources réservées aux abonnées.
En pharmacie
En plus, le pharmacien étant libre de fixer ses prix, d’une pharmacie à l’autre le prix peut être de 2 à 3 fois plus chers. Dans leur enquête Familles Rurales, a même relevé des prix 4 fois supérieurs d’une pharmacie à l’autre. La situation est-elle plus acceptable sur internet ?
Les boîtes de médicaments en vente libre en pharmacie ne sont pas étiquetées la plupart du temps. Les prix sont affichés sur les présentoirs. Pour les produits placés derrière le comptoir, il vaut mieux dans certains cas, avoir une bonne vue pour discerner le prix. Difficile de comparer, s’il faut demander systématiquement le prix de chaque médicament. De plus, peu de pharmaciens donnent automatiquement un ticket de caisse. C’est pourtant un moyen pratique pour conserver une trace du prix payé.
En ligne
Les médicaments en libre-service sont en moyenne 24% moins chers sur internet qu’en pharmacie. Les variations de prix sont aussi plus contenues sur internet d’une boutique à l’autre. Mais ce n’est pas une solution miracle pour autant, les frais de port pratiqués par les pharmacies en ligne sont souvent si élevés (de 5€ à 7€) qu’ils en deviennent dissuasifs.
Les pharmacies sont tenues d’afficher le logo européen qui garantit l’agrément du site par les autorités. N’achetez donc pas un médicament sur un site qui n’a pas ce logo. La vente en ligne permet une comparaison plus pratique et rapide des prix. N’hésitez pas à remplir votre panier sur plusieurs sites puis de vérifier une fois le montant de la livraison ajouté, lequel est le moins cher. Enfin, ne donnez pas d’informations personnelles supplémentaires comme le nom de votre mutuelle.

Attention, l’auto médication peut-être dangereuse ! Dans une pharmacie on paye le produit mais aussi le conseil du pharmacien ce qui peut éviter des surdosages ou des erreurs de traitement.
En grande surface
Certains produits non médicamenteux comme le sérum physiologique ou le lait infantile sont vendus en pharmacie et en grande surface. Dans ce cas, il faudra une fois de plus comparer les prix. Les grandes surfaces ne sont pas forcément plus avantageuses que l’officine du coin de la rue. Les écarts de prix varient beaucoup entre les produits et les lieux de vente.
En grande surface, les prix sont affichés clairement et un ticket de caisse vous sera remis. La prochaine fois que vous allez faire vos courses, faites donc un petit détour de ce rayon pour comparer les prix en toute tranquillité. Ne partez pas du principe que ce sera forcément moins cher qu’en pharmacie, c’est loin d’être toujours le cas.
Comme évoqué au début de l’article, les pharmaciens sont libres de fixer le prix des médicaments en vente libre, mais ce n’est pas le cas de tous les médicaments de leur officine.
Qui fixe le prix des médicaments ?
Les médicaments à prix libre
Après avoir obtenu l’autorisation de mise sur le marché, une entreprise pharmaceutique peut fixer librement le prix de son médicament.
Les médicaments dont le prix n’est pas encadré sont généralement ceux qui sont en libre accès dans votre pharmacie. Vous pourrez voir tous les prix pour un même médicament d’une pharmacie à l’autre. De 1.50€ à 4.50€ pour une boîte de paracétamol strictement identique ou de 2€ à 4€ pour un sirop contre la toux. Le pharmacien fixe ses prix librement. Seule obligation du pharmacien, afficher clairement le prix du médicament.
En toute honnêteté personnellement, j’ai une idée du prix d’un litre de lait ou du pain, mais alors, le prix d’une boite de paracétamol, aucune idée. Et vous ? Donc, même si le prix est affiché, difficile de savoir si c’est un bon prix ou pas. Et puis, quand on a mal quelque part, on n’a pas forcément la patience de faire le tour de toutes les pharmacies du quartier pour comparer !
Les médicaments remboursés
Par contre, si une entreprise souhaite que son médicament soit remboursé par la sécurité sociale, elle doit faire une demande. Le dossier doit être déposé auprès de la Haute autorité de santé (HAS) en vue d’un examen par la Commission de la Transparence (CT).1
Après étude du dossier et des données scientifiques disponibles, les deux organismes publics rédigent un avis scientifique dans lequel elle évalue le Service médical rendu (SMR) et l’Amélioration du service médical rendu (ASMR) par le médicament. L’avis définitif de la Commission de la Transparence (CT) est ensuite transmis au Comité économique des produits de santé (CEPS) et à l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM).
Le prix est fixé par le Comité économique des produits de santé, en général par négociation avec l’entreprise exploitant le médicament. L’Union nationale des caisses d’assurance-maladie définit, quant à elle, le taux de remboursement sur la base du service médical rendu et de la gravité de l’affection concernée.
Les médicaments « de marques » ont souvent un équivalent remboursé par la Sécurité Sociale. Leur prix est fixé par les pouvoirs publics et il est quasiment toujours moins cher que leur équivalent en libre-service. D’ailleurs leur TVA est de 2.1% au lieu de 5.5% pour les médicaments non remboursables.

En 2018, les français ont dépensé 2.1 milliards d’euros pour se procurer des médicaments sans prescription.
Comment baisser le prix des médicaments ?
Familles Rurales publie chaque année son observatoire des prix des médicaments en vente libre. Et le constat est sans appel, le prix des médicaments en vente libre fréquemment utilisés par les familles a augmenté de 9% en 10 ans ! Certains prix s’envolent littéralement comme celui du Nurofen qui a bondi de 25% en 8 ans. Pour le strepsils c’est 19% et pour le maalox 12% de hausse ! Ces produits sont pourtant fréquemment utilisés pour traiter des maux de tête, de gorge ou des aigreurs d’estomac.
On comprend la volonté d’un nombre de plus en plus important de patients de chercher des moyens de dépenser moins pour les médicaments notamment ceux qui n’ont pas de mutuelle.
Actifed Rhume, Humex Rhume, Nurofen Rhume, Rhinadvil… Tous ces médicaments en libre accès dans les pharmacies comportent des risques. L’Agence nationale de sécurité du médicament rappelle qu’un rhume guérit spontanément et qu’en cas de recours à ces produits, la durée de la prise ne doit pas excéder 5 jours. Donc, le premier conseil utile serait déjà de ne pas s’auto médicamenter quand cela peut être évité (demandez conseil à votre médecin ou pharmacien). Pour plus d’informations consulter l’article : Nez qui coule | Les réflexes efficaces, sans risques et pas chers !
Au moment de la prescription
Dès la prescription, il est possible de demander au médecin de prescrire des médicaments pris en charge par la sécurité sociale. Souvent, les médecins le font naturellement, mais ça ne coûte rien de le demander clairement. N’hésitez pas aussi à lire l’article Quelle est la durée de validité d’une ordonnance ? Pour économiser du temps et de l’argent.

De la même manière que l’on compare le prix de nos légumes d’un magasin à l’autre il faut comparer le prix des médicaments d’une pharmacie à l’autre.
Pour les traitements de longue durée limiter la franchise médicale
Sur chaque boîte de médicament que vous achetez une franchise de 0.50€ est déduite (maximum 50€ par an). En d’autres termes, si votre médecin vous prescrit 4 boîtes de médicaments, la sécurité sociale va déduire 2€ de votre remboursement. Donc, si vous avez un traitement sur plusieurs mois, demandez à votre pharmacien s’il n’existe pas le même médicament mais en plus gros conditionnement.
Si vous prenez par exemple, une boîte en gros conditionnement plutôt que de prendre 6 boîtes normales vous économiserez 2.50€ sur votre achat. Cette franchise ne concerne que les médicaments sur prescription, pas l’automédication. Le montant d’une franchise ne peut être pris en charge par une mutuelle ou la complémentaire santé solidaire. Donc, c’est vous qui le payez !
Le bon choix à la pharmacie
Parfois, on ne consulte pas son médecin quand on a quelques symptômes bénins à soigner (mal de tête…) . On se rend directement à la pharmacie chercher notre boîte d’antalgiques. Et c’est là, qu’il faut être très très prudent car le prix des médicaments sont très différents d’une pharmacie à l’autre !
Les médicaments en vente libre
Comme je l’ai déjà dit précédemment, quand on est malade, on n’a pas vraiment le courage de faire le tour des pharmacies pour comparer les prix. Il vaut donc mieux le faire quand tout va bien. Créez une liste des médicaments utilisés souvent dans votre famille et faites le tour des officines du quartier. Vous trouverez facilement et rapidement, la moins chère. Le moment venu, vous saurez donc exactement dans quelle pharmacie aller chercher vos pilules au meilleur prix.
Les petites pharmacies de village commandent en général un stock moins important de médicament que les grandes enseignes de centre-ville. Or, c’est justement le volume commandé qui permet à un pharmacien de négocier les prix.
Aujourd’hui, sur internet, il est possible d’avoir une idée des prix pratiqués en consultant les sites internet des pharmacies. Mais, il existe un moyen encore plus économique !
L’achat de médicaments génériques
Un même médicament peut être vendu à différents prix sous différents emballages et noms. La boîte de 20 comprimés de Doliprane® ou Efferalgan® bien en évidence dans la pharmacie est vendu de 1.50€ à 3€ selon les cas. Alors que leurs équivalents en générique est vendu 0.80€ à 1.10€. Quelques exemples supplémentaires dans le tableau ci-dessous.
Traitement | Prix du médicament en vente libre | Prix du générique |
Antidouleur | Nurofen 3.20€ | Nureflex 2.36€ |
Brûlures d’estomac | Maalox 5.13€ | Xolaam 2.88€ |
Donc, si vous achetez un médicament sans ordonnance, demandez à votre pharmacien un médicament remboursable présentant la même molécule.

Le site dmepp.com ne se substitue pas aux conseils d’un médecin ou d’un pharmacien dans le choix d’un médicament. Chaque médicament ayant des excipients différents faites votre choix avec l’aide d’un professionnel de santé.
Pour les médicaments prescrits par le médecin, depuis le 1er janvier 2020, un patient qui préfère la formule originale ne sera remboursé que sur la base du prix du médicament générique. La différence restant à sa charge. En moyenne, les génériques sont de 30 à 40% moins chers que les médicaments de marque. La mention « non substituable par un générique », que peuvent noter les médecins sur l’ordonnance, est désormais réservée à des cas exceptionnels.
Si un patient refuse de prendre le générique, il devra également « régler au pharmacien la totalité du prix du médicament d’origine délivré (pas de tiers-payant) et envoyer une feuille de soins à sa caisse d’assurance maladie pour être remboursé. La prise en charge par l’Assurance Maladie est donc à la fois diminuée et retardée si le patient refuse le médicament générique sans une mention « non substituable » médicalement justifiée ».2
Des prix incompréhensibles
Malgré vos efforts pour dépenser moins pour vos pilules, certains médicaments restent hors de prix sans raison valable. Prenons l’exemple de l’insuline qui est le traitement de base pour les diabétiques. Les prix sont, sans rapport avec le coût de production.
« Aux Etats-Unis, le prix a été multiplié par trois ces dix dernières années, sans raison objective, passant de 230 dollars en 2010 à 730 dollars par mois. Faut-il rappeler que l’insuline a été découverte il y a cent ans et que son brevet a été vendu pour un dollar symbolique, afin de permettre une diffusion massive et une liberté d’accès ? Entre Sanofi, Novo Nordisk et Eli Lilly, ils sont trois à tenir le marché. Belle réussite ! Le diabète est en tout cas un marché lucratif avec plus de 400 millions de malades, et toujours en progression vu l’augmentation rapide du nombre de cas. » 3
💬 Et vous, comment faites-vous pour réduire le prix de vos médicaments ?